Ces Mémoires relatent une vie placée sous le signe du voyage.
Dès le début, l'auteur nous entraîne dans ces odyssées en auto-stop comme en vivaient les jeunes dans les années 60, et comme elles ont été rarement décrites.
Son métier d'enseignant lui permet ensuite de mener une vie itinérante.
Il séjourne au Sénégal dans le cadre de la Coopération, puis en Finlande, où il restera dix ans. La situation spéciale de ce pays, qui est alors une sorte de pont entre l'Est et l'Ouest, lui donne l'occasion de nouer des liens exceptionnels, qu'autrement le Rideau de fer empêcherait.
Il rentre en France, enseigne dans la capitale, puis en province. Mais, risquant de s'enliser, il repart au Brésil, et sa vie prend un nouveau tournant.
Il nous fait découvrir, entre autres, un aspect inconnu de ce pays : le Nordeste rude et poétique.
Ces Mémoires ne sont pas qu'une description anecdotique et détaillée des événements, des lieux et des rencontres qui jalonnent le chemin de l'auteur, ils rendent compte aussi d'une lente maturation intérieure, des efforts de l'intéressé pour se réaliser affectivement et artistiquement, d'une quête de sens.
Un des fils d'Ariane de cette existence est l'amour pour la poésie qui fait côtoyer à notre mémorialiste les milieux poétiques des pays où il passe, et le conduit finalement à être un des administrateurs de la Maison de Poésie-Fondation Émile Blémont, à Paris.
Ce long récit est rédigé dans un style concis et enlevé, qui fait de cet ouvrage non seulement un témoignage sur une époque, où beaucoup se reconnaîtront, mais aussi une véritable œuvre littéraire.
« Victor Hugo a écrit, je crois : " Chaque homme dans sa vie s'en va vers sa lumière ", mais vous, d'un certain brouillard, vous vous en allez vers la Lumière. Vos Mémoires sont, pompeusement dit, une quête, mais ils n'ont rien de pompeux et ce que j'y ai aimé, outre mille anecdotes et événements, c'est la simplicité et la discrétion avec lesquelles tout cela est dit. Je vous y retrouve à chaque page, bien que notre amitié soit récente, et ce qui m'a frappé, c'est que sous les mots, on entend le silence. » - Yves Avril - Critique au Bulletin des Lettres